Tuesday 16 June 2009

Pour dénoncer l'aide d'urgence, ils occupent un centre de requérants

Pour dénoncer l'aide d'urgence, ils occupent un centre de requérants :: Le Courrier :: Quotidien suisse indépendant

Paru le Lundi 15 Juin 2009
MICHAËL RODRIGUEZ

Vaud VEVEY - Des militants du droit d'asile ont occupé un centre de requérants vendredi soir, avant d'être délogés par la police. Ils réclament l'abolition de l'aide d'urgence.
Les militants du droit d'asile haussent le ton contre le régime de l'aide d'urgence. Vendredi soir, sept membres du collectif «Droit de rester» ont occupé le centre de requérants de Vevey, alors qu'une trentaine de personnes manifestaient devant le bâtiment. Tous réclament la fin du rationnement des prestations sociales frappant les recalés de l'asile. «Aide d'urgence = torture», pouvait-on lire sur une banderole et sur les tracts des manifestants. Une autre action devrait avoir lieu cette semaine.


Paisible évacuation

Les visiteurs surprise avaient l'intention de prendre leurs quartiers deux ou trois jours dans le centre. Finalement, ils n'y seront restés qu'une poignée d'heures. Appelés par la direction du centre, cinq ou six agents de Police Riviera ont sommé les occupants de quitter les lieux. Il était alors un peu plus de 22 h, heure à laquelle le centre ferme ses portes aux visiteurs. Après avoir parlementé un moment avec la police, les militants ont accepté de sortir du bâtiment vers 23 h. L'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM) ne portera pas plainte contre les occupants. «Nous n'allons pas mettre de l'huile sur le feu», explique sa porte-parole, Emmanuelle Marendaz Colle. Si elle juge «très bien que des citoyens suisses prennent la défense des migrants», la porte-parole de l'EVAM est en revanche irritée par les nombreuses «erreurs» contenues dans les tracts du collectif. Elle réfute notamment les critiques formulées sur l'accès aux soins médicaux et la nourriture dans les centres d'aide d'urgence.


Pétition lancée

Le collectif «Droit de rester», membre de la Coordination asile Vaud, a lancé dans la foulée une pétition en faveur des requérants déboutés et des personnes frappées de non-entrée en matière (NEM), qui sont au nombre de 600 environ dans le canton. Le texte demande l'abolition du régime précaire imposé à ces migrants, l'octroi de permis de séjour et la suppression de l'interdiction de travailler. Sur ce dernier point, le Conseil d'Etat vient de montrer qu'il est déterminé à ne rien faire (lire ci-contre).
La pétition a déjà circulé samedi à Vevey, où 200 signatures ont été récoltées en une journée, affirme le collectif. Accompagnés d'une quinzaine de requérants, les militants se sont installés dans un parc de la ville. «Nous avions demandé de pouvoir y camper pendant deux ou trois jours, relate Graziella de Coulon, membre de la Coordination asile. Mais le municipal de police (le socialiste Lionel Girardin, ndlr) ne nous a pas donné l'autorisation.» Le collectif envisage de mener d'autres actions dans le courant de la semaine. Au départ, il aurait souhaité occuper une église plutôt qu'un centre de requérants, mais les négociations avec les responsables protestants et catholiques ont avorté. Graziella de Coulon leur reproche d'avoir d'abord accepté, puis de s'être rétractés. «Nous avons donné une réponse positive, rétorque Pascale Gilgien, conseillère synodale de l'Eglise évangélique réformée. Mais nous voulions qu'un groupe de travail commun soit créé, afin de savoir où et comment se ferait cette occupation. Or la Coordination asile n'a pas donné suite à notre demande.» I


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