Les syndicats préparent une riposte unitaire :: Le Courrier :: Quotidien suisse indépendant

Paru le Mercredi 13 Mai 2009
philippe bach
Genève GENEVE - La libre-circulation a été un facteur de croissance. Instaurer des quotas risque paradoxalement d'augmenter le chômage.
«Cette proposition est inefficace sur le plan économique, et il s'agit d'une bêtise sur le plan politique.» Christian Stoll, cosecrétaire général du Syndicat interprofessionnel de travailleuses et de travailleurs (SIT), ne mâche pas ses mots. L'idée évoquée par le Conseil fédéral de faire jouer la clause de sauvegarde contenue dans les accords de libre-circulation – concrètement: contingenter la main-d'oeuvre étrangère – sera combattue.
La Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS), l'organe faîtier regroupant l'ensemble des syndicats du privé et du public, doit se réunir d'ailleurs aujourd'hui pour en discuter. Et pour organiser la contre-offensive.
«On sait très bien qu'économiquement cette proposition est tout simplement stupide», indique Hervé Pichelin, cosecrétaire général du SIT, «on ne va pas créer un seul poste de travail, au contraire».
Le syndicaliste relève deux phénomènes. Tout d'abord, diverses études ont mis en évidence que la libre-circulation a été un facteur de croissance économique. «On est donc en train de ralentir les secteurs qui se portent bien. Où est la logique?»
Deuxième remarque, même si les chiffres font quelque peu défaut, la Suisse, et plus particulièrement Genève, semble exporter une partie de son chômage vers la France voisine dans des secteurs comme l'hôtellerie ou la restauration. La crise économique n'a donc pas eu pour conséquence que les entreprises, prises à la gorge, licencient des Suisses pour engager des frontaliers moins chers. Au contraire.
Quelle serait une réponse plus adéquate? «Si l'on veut répondre aux angoisses bien réelles de la population, il faut donner des garanties au niveau du filet social», résume MmeStoll. Par exemple en rallongeant la durée de l'indemnisation en cas de chômage de un an et demi à deux ans. Ou encore en faisant passer le taux d'indemnisation de 80% à 90%. Philippe Bach

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