LEMONDE.FR avec AFP | 11.05.09 | 07h34

e ministre de l'immigration a signé, dimanche 10 mai, le texte attribuant la responsabilité de l'assistance juridique aux étrangers en rétention à six associations, dont la Cimade, qui perd ainsi son monopole. Dimanche soir, le secrétaire général de la Cimade, Laurent Giovannoni, a estimé que M. Besson employait des "méthodes de voyou" et faisait ainsi un "véritable bras d'honneur à la justice".
Jusqu'à présent, la tâche d'informer et d'aider les étrangers "retenus" incombait uniquement à la Cimade, très critique à l'égard de la politique gouvernementale en matière d'immigration. La Cimade et d'autres associations de défense des étrangers et des droits de l'Homme ont engagé une bataille judiciaire contre le décret du 22 août 2008 du ministère réformant l'aide aux étrangers en centres de rétention administrative (CRA).
Le premier appel d'offres lancé en vertu de ce texte, en août, avait été annulé le 30 octobre par le tribunal administratif de Paris, qui souhaitait notamment une meilleure définition des compétences juridiques des candidats. Le ministère avait lancé en décembre un nouvel appel d'offres, clos le 10 février, et a annoncé le 10 avril la répartition des CRA en huit lots attribués à six associations : la Cimade, l'Ordre de Malte, Forum Réfugiés, le Collectif Respect (créé en septembre 2002, quelques mois après un match de football amical France-Algérie en octobre 2001, au cours duquel la Marseillaise avait été sifflée), France Terre d'Asile et l'Assfam.
Le 20 avril, le juge des référés du tribunal administratif avait suspendu la signature par le ministre de l'immigration du contrat d'attribution de l'aide aux étrangers en rétention, le temps de statuer sur une requête de la Cimade "au plus tard le 7 mai 2009". Le ministère de l'immigration met en avant le fait que "ce délai fixé par l'ordonnance du 20 avril est désormais expiré". Mais M. Giovannoni a assuré que la magistrate concernée avait demandé au ministre de ne pas signer avant une audience prévue mercredi 13 mai. Ainsi, selon lui, le ministre "cherche à se soustraire à la justice".
Interrogé sur d'éventuels recours en justice, le responsable de la Cimade a indiqué que le service œcuménique d'entraide faisait "travailler" ses "conseils [juridiques]".

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